Site Web
EXPO-ENLIGNE.FR © 2016 • MENTIONS LÉGALES • CGU
Facebook
Partager
GALERIE PHOTOGRAPHIQUE VIRTUELLE
Retour à l‘exposition
Plusieurs fois, des gens m’ont dit « mais tu ne souris jamais sur les photos ». Je crois tout simplement que j’ai peur que l’on me reconnaisse et pour l’instant ce n’est pas le propos de mes photographies.
En fait, je me suis mise à sourire, car un rouge gorge qui avait l’habitude de me suivre partout dans le jardin s’est posé sur mon appareil photo, le coquin. Et il me regardait l’air de dire « qu’est-ce que tu fais là ? ». J’avais aussi peur pour lui, à cause des chats.
Mais c’est un merveilleux souvenir et j’espère encore le revoir.
 
Quelle direction souhaitez-vous prendre à moyen et long terme ?
 
Je suis très sereine avec mes photographies et ma philosophie est : « je ne sais pas quand je vais exposer, mais je sais que je vais exposer ». Je peux me cacher dans l’endroit le plus perdu du monde, je sais qu’il y aura toujours quelqu’un pour venir me chercher. Aujourd’hui, je vais à l’essentiel et je pense que le plus important est de vivre l’instant présent. « Bien sûr, je souhaite être exposée dans des musées dans le monde entier, avoir une large audience et encore... des fois cela arrive plus vite que l’on pense et après il faut assumer. Alors, mon rêve pour le long terme, je me dis simplement que je veux avoir une maison sur Les Hamptons. ».
 
Votre « rêve photographique » ?
 
Mon rêve photographique est de faire un éditorial dans un magazine de mode célèbre avec mes autoportraits.
 
Le mot de la fin ?
 
Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve. (Antoine de Saint-Exupéry).
Jennifer Orhélys - Tous droits réservés

Pouvez-vous vous présenter ?

 

Je suis Jennifer Orhélys, créatrice de photographies conceptuelles basées essentiellement sur l’art de l’Autoportrait. J’étudie les Arts Plastiques et le Cinéma à l’université de La Sorbonne et par la suite, je souhaite me diriger vers l’Ingénierie artistique. La photographie est et restera toujours ma plus belle et grande passion. Je partage mes photographies et si cela marche, je me dis simplement « eh, bien tant mieux ! », car mon désir premier, est avant tout celui de m’amuser. Bien que la photographie m’apporte beaucoup dans la vie, comme la liberté, la reconnaissance, la satisfaction d’apporter aux gens un petit bout de mon paradis rêvé. Ce sont ces éléments positifs qui m’ont fait grandir et fortifié, depuis le début de mon aventure photographique.

 

Quand et comment la photographie est-elle devenue une passion ?

 

En 2003, j’ai étudié la photographie à l’université de Nanterre dans un parcours cinématographique. C’est la rencontre avec un professeur-photographe et un Minolta argentique qui a changé ma vie. Je me souviens encore comment j’ai sursauté, quand le professeur a allumé l’appareil photo et le premier contact de ce Minolta entre mes mains. Ce fût un coup de foudre. J’ai su que c’est par ce médium que je m’exprimerai le plus justement. Ainsi, je me baladais dans Paris à la recherche de l’instant décisif.

Mais, j’étais jeune et peu sûre de moi. Il me manquait quelque chose, sans pouvoir mettre des mots, même si, je suis quelqu’un de très instinctive dans l’expression artistique.

« J’avais l’impression d’être une sorte de diamant brut et pour obtenir le meilleur, il me fallait la maîtrise de la taille ».

Alors, j’ai décidé de tout quitter (Paris) et d’entrer aux Beaux Arts de ma région natale la Franche-Comté pour me former, tout d’abord à la peinture et ensuite à la photographie argentique. En 2007, j’ai décidé de quitter l’école pour me former seule à la photographie numérique et aux logiciels de post traitement.

En 2009, j’ai créé une série d’auto-portraits et le photographe Uwe Ommer a vu mon travail et m’a vivement encouragé à poursuivre dans cette voie. Et à ce moment-là, j’ai su que j’étais prête et ma passion pour la photographie a littéralement explosé.

 

Pourquoi réaliser des auto-portraits ?

 

Tout commence par un accident. Un matin, j’ai lâché accidentellement mon appareil photo et je me suis prise en photo. J’ai trouvé la photo bonne et je me suis dit, « Tu es maintenant toute seule, plus d’enfants, plus de frère, plus de soeur, pas de maman (ils habitaient tous très loin et ma mère avait un métier prenant), j’habite dans un tout petit village perdu et personne sous la main, alors je me suis dit tiens, tiens, voilà un défi. » J’ai fait un autoportrait, puis deux, puis trois... et après tous les jours.

Quand je regarde les archives de mes débuts, j’observe tous les défauts, les balbutiements d’idées,... mais ça plaisait alors j’ai fait et fait... Et, je me suis vite rendu compte que cela devenait comme un sport à haut niveau, si j’arrêtais une semaine, je perdais beaucoup pour me remettre dans le bain d’une nouvelle photo. Alors, je me suis entraînée tout en observant les éléments positifs, négatifs de mes auto-portraits.

Pour moi, c’est comme la danse, que j’ai pratiqué lorsque j’étais enfant, me rappelant de la rigueur, la chorégraphie, la vitesse et l’expression d’émotions du corps, du visage... dans le rythme du retardateur de quelques secondes et surtout... de la joie de l’accomplissement.

C’est devenu une part de moi, un jeu à haut vol, une maîtrise, un naturel, par le prolongement de mon aura vers mon appareil photo ; et bien sûr, il y a une part de magie ou de divin, qui sait.

Aujourd’hui, je réalise beaucoup moins d’auto-portraits, mais je suis très bien rodée et j’aime bien laisser couler les idées, mon inconscient et prendre mon temps. Je vis aussi moins avec mon appareil photo, je préfère me créer des « souvenirs » dans un coin de ma tête, des beautés et des visions très fortes que je vis réellement comme si ces moments ne sont rien qu’à moi et à personne d’autre. C’est peut-être la maturité qui fait ça, je ne sais pas...

 

Malgré un sujet unique, vous donnez vie à des personnages différents, pouvez-vous nous parler de l’ensemble des éléments qui concourent à les créer ?

 

J’aime bien raconter des histoires à travers mes photographies. Créer et partager un monde tout droit sorti de mon imaginaire débridé. Dans toutes les histoires, il y a un personnage, qui est ici joué par moi-même.

Il y a la naissance de l’idée, la révélation, l’image que je vois dans ma tête et ma folle envie de la voir en vrai. Alors, vient le moment de la création, trouver l’idée du costume, le créer, puis trouver le lieu et imaginer la mise en scène. Je peux faire des schémas, « ça fait, que parfois sur mon bureau, il y a des trucs griffonnés et des post-its, un peu partout ».

Ensuite, j’aime bien me transformer et avoir, de ce fait beaucoup d’accessoires, comme des perruques.

Enfin, vient l’élaboration du maquillage pour la prise de vue, qui a une grande part de me transformer le visage et de me faire devenir réellement le personnage que je recherche à faire vivre. Et, c’est parti.

 

Comment naissent ces personnages ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?

 

Mes personnages naissent dans mon esprit par ma fantaisie, mes rêves, mon inconscient, mon humour et l'inspiration que je peux trouver entre autre dans mes lectures (sur les vampires, les elfes, les personnages de Fantasy et de SF), ou bien dans le travail d’autres artistes, comme le photographe Tim Walker qui est pour moi une source d’inspiration intarissable.

Je pense qu’on est malgré soi toujours influencé par quelque chose ou par quelqu’un, par envie ou bien par défi au niveau artistique, après c’est à chacun de développer son propre style et son univers, pour se dégager d’un certain « copier-coller ».

 

Pouvez-vous nous retracer l’élaboration des costumes et des maquillages ?

 

La plupart du temps, je recherche mes tissus au marché Saint Pierre (Paris). J’adore chiner dans les rouleaux de tissus, sentir la matière sous mes doigts, trouver la perle rare et voir les tendances, que la plupart du temps, j’ai déjà pressenti. Je fais aussi les marchés et les friperies. Je regarde et j’imagine le costume, ce que je dois améliorer, rajouter ou découper.

En fait, j’ai l’image en tête de ce que je veux obtenir et la réalisation de ma photographie peut prendre plus d’une semaine, le temps que tous les éléments soient réunis.

Des fois, je peux voir des choses que je trouve belles et l’utiliser un mois, voire un an après, car cela ne me parlait plus sur le moment. Pour moi, tout se réutilise, se réinvente. (Il n’y a rien à jeter.)

Pour le maquillage, je suis maintenant ma propre inspiration, mais je pense que malgré moi, je suis quand même influencée par la mode. Souvent, je crée un teint blanc, voire maladif, en m’inspirant des femmes de la cour de Versailles et du rouge pour le blush et les lèvres. J’ai toute sorte de rouge à lèvres que je mélange entre eux, bien que pour l’instant, je suis addict d’un rouge puissant et mat.

Actuellement dans mes autoportraits, j’ai « la main moins lourde » sur le maquillage, peut-être dans une recherche et une envie d’être plus naturelle. Il faut dire aussi, que je ne me maquille jamais dans la vie de tous les jours. Le maquillage est vraiment pour moi un artifice et me permet d’entrer dans le personnage que je désire incarner.

 

Vos personnages sont invariablement dans des feuillages ou des décors naturels, dans quelle intention ?

 

Mes photographies sont porteuses d'une aura romantique où respirent le sentiment, l'imaginaire et la rêverie.

J’aime l'exploration de l’Art, de l’Humain, de la Nature et de leurs relations qui s’entrecroisent dans mes photographies.

J’explore également la façon, comment j’interagis dans l'espace, avec la volonté surtout de capter la fragilité de l'environnement naturel.

Mes photographies traduisent aussi ma relation avec le monde (plus particulièrement la nature), grâce à la géométrie, les couleurs et la mise en scène de la lumière, dans des décors-paysages minimalistes ou infinis.

 

Votre univers est très pictural, de quelle façon abordez-vous le travail de la couleur ?

 

Je pense que c’est grâce à ma formation de peintre et mes études à La Sorbonne qui m’a conduit à cet univers aussi pictural en photographie.

J’aime la couleur. Par exemple, j’ai réalisé un carnet de couleur, que je feuillette de temps en temps, où chaque couleur que je trouve dans la nature ou que j’ai créée par des mélanges de pigments, me signifie un goût, une image, une sensation, un son, une odeur. C’est quelque chose que je vis d’une manière très intense.

J’ai aussi étudié par curiosité, les symboles et la signification de chaque couleur dans différentes cultures. Je ne suis pas quelqu’un qui fait les choses à moitié, tout est intéressant, tout est à découvrir... pour ouvrir son esprit.

Je pense que c’est grâce à tous ces éléments que j’ai le désir et les moyens de faire ressentir aux spectateurs, mes idées sur la couleur, même si peut être, ils ne le réalisent pas sur le coup, le travail en amont,.. le tout est de se rencontrer et d’en discuter.

J’aime bien aussi imaginer un monde parallèle, voire irréel grâce à la couleur. Je la "scénarise" en quelque sorte pour créer du mouvement, de la vie. C’est un « jeu » très créatif.

 

Si vous deviez faire une auto-critique de votre travail, que diriez-vous ?

 

J’ai une forte créativité, une sensibilité et des émotions à fleur de peau, que j’ai appris à aiguiser avec le temps. Dans le but, de raconter des histoires émotionnelles, en un seul plan photographique, qui sont déterminées par des informations visuelles et psychologiques. D’une certaine manière, rien n’est donné, et en réalisant cette condition, je donne à voir, tout en amenant à la réflexion, des détails et des messages subtils. Tout est toujours à améliorer, car quel artiste est complètement satisfait de son travail.

 

Quel matériel utilisez-vous (photo/logiciel) ?

 

Nikon D750, 50mm 1.8, Photoshop.

 

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans la photographie ?

 

Je ne dirais qu’une chose, foncez.

 

Auriez-vous une astuce à nous partager ?

 

La première chose à faire pour avoir une bonne photographie, c’est que dès le départ, il faut regarder les lignes horizontales et verticales qui marquent les tiers, ou bien les lignes de forces qui composent votre image dans le viseur de votre appareil photo. Cette règle a pour principe de laisser un tiers de l’image à un élément et les deux autres tiers à un autre. Comme par exemple pour une photo de paysage, le ciel un tiers et la mer deux tiers ou bien l’inverse. Quand on réalise ceci, on peut créer des dynamiques dans la photographie, pour le paysage et le portrait permettant ainsi de jouer avec les règles en opposant par exemple le sujet principal et son environnement... mais cela peut être aussi une opposition de luminosité, de forme, de couleur... À vous de jouer !

 

Dans votre exposition, si vous ne deviez retenir qu’une seule photo, laquelle serait-ce ? Racontez-nous son histoire...

 

Vampire Land, c’est l’une des rares photos où je souris ou plutôt je retiens un éclat de rire.

InstagramJennifer Orhélys - Tous droits réservés